Description 
Le dictionnaire des civilisations africaines présente une documentation de grande qualité, ayant pour but, comme l’indique la préface, de révéler l’Afrique créatrice dans ses œuvres culturelles, ses techniques et l’extrême variété de ses rapports sociaux avec, parmi les contributeurs, le nom de Michel Leiris.
Ce livre sérieux parcouru, on salue l’initiative des auteurs dont la contribution remarquable à une meilleure connaissance des civilisations africaines mérite notre attention.
Sans doute, dans le même domaine, des études respectables ont-elles été menées ici et là qui donnèrent parfois satisfaction aux lecteurs avertis. Mais, une synthèse aussi radicale, d’une telle limpidité, n’avait, auparavant, connu le jour. De ce livre méthodiquement charpente, se dégage, enfin, le visage de l’Afrique profonde, non des facettes privilégiées dont l’intérêt scientifique n’est pas évident.
Oeuvre d’une vingtaine d’africanistes de talent, ce livre embrasse tous les aspects des civilisations africaines et rend compte, sans complaisance ni outrance, de leur diversité, leurs imbrications, leur parenté, pour finalement, reconstituer ce tout qu’est la Culture négro-africaine.
C’est que, dans ce dictionnaire, se côtoient, en s’y exprimant, les éléments majeurs de la personnalité africaine ; les sites archéologiques y sont étudiés, l’âme des populations fouillée, les techniques définies, les cadres de vie décrits, le sens des arts et les formes littéraires examinés, les rites expliqués… Et pourtant, les auteurs ont su user de mesure. Ce livre, confessent-ils, met en relief les structures générales, en même temps que les particularités les plus typiques.
Une somme de connaissances indispensables, du moins utiles, est ici rassemblée, qui ne laisse indifférent aucun intellectuel soucieux de précision et de clarté. L’ouvrage répond à la plupart de nos interrogations avec l’avantage d’insérer dans ses définitions les acquis les plus récents de l’ethnographie et de l’anthropologie. A en consulter les pages, on évitera sûrement d’emprunter à l’arsenal faussement informé des africanistes superficiels.
Autre qualité du dictionnaire : sa lisibilité. L’érudition n’a, nulle part, terni la qualité de la langue. Et c’est un tour de force que d’employer un style élégant quand on a comme outil un lexique généralement abscons. Le lecteur pardonnera la longue illustration de ces propos.